Le Nunchaku

Nunchaku en bois

Cet avatar du fléau, qui fut (re)découvert par les films « made in Hong Kong » des années 70, est le prototype de ce que l’on pourrait appeler les armes « à géométrie variable ». Son efficacité est liée à la force centrifuge de l’extrémité libre obtenue lors des mouvements « pendulaires » ou de projection. La difficulté fondamentale de cette arme reste la maîtrise de sa trajectoire ; sous peine d’une punition quasi immédiate pour l’utilisateur maladroit ou trop confiant ! D’ailleurs, si vous vous êtes déjà essayés à quelques jongleries avec cette arme, vous vous êtes sans doute demandés comment éviter, au moment de la frappe, d’être blessé par le « retour du bâton ».

 

A l’origine, le Nunchaku était, paraît-il, une arme de self-défense ; plus particulièrement, celle des femmes. On peut en effet facilement le dissimuler sur soi. Il en existe d’ailleurs une version à 2 manches s’emboitant l’une dans l’autre. Par contre, les versions à chaines n’existaient pas à Okinawa (rappelez vous l’interdit sur l’usage du fer).

Si vous avez déjà lu les articles sur les Saï et les Tonfa, vous vous doutez que les proportions du Nunchaku ne sont pas quelconques. Les branches, d’une longueur de 1 shaku, doivent couvrir l’avant bras. La ficelle centrale liant les deux branches ne doit pas excéder plus de la largeur du poing ; c’est un compromis entre mobilité, précision et fragilité.

Le Nunchaku est une arme intéressante. Elle est moins polyvalente que le Bō et d’une efficacité plus problématique que le Tonfa ou le Saï contre, par exemple, une arme blanche comme un sabre ou une lance.

Jonglerie avec Nunchaku

Sa manipulation « folklorique » qui peut être une éblouissante jonglerie nous éloigne des arts martiaux. D’ailleurs, cette orientation a quelque peu dévalué son « image de marque » auprès des pratiquants. Il n’en reste pas moins que son acquisition est indispensable pour progresser dans les armes et la connaissance du Kobudo.

Frédéric Méjias

About the author

Frédéric Méjias étudie les arts martiaux depuis 1972. Il a eu la chance de travailler avec de grands maîtres tels que Taiji Kase, Kenyu Chinen, Hiroyuki Shinkaï et Syouzou Tominaga. Il enseigne depuis 1986 le Karaté Shotokan, Kobudō d'Okinawa et Shindo Muso Ryu Jōdō.

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